La scène politique malienne, traverse une période de bouleversements marquée par une transition militaire prolongée. Depuis les coups d’État de 2020 et 2021, le colonel Assimi Goïta dirige le pays en tant que président de transition. Initialement prévue pour s’achever en mars 2024, la transition a été prolongée par une décision du Conseil National de Transition (CNT), qui a voté en juillet 2025 pour accorder à Goïta un mandat de cinq ans renouvelable. Cette mesure, visant à stabiliser le pays face à l’insécurité persistante, suscite des débats intenses parmi les Maliens, partagés entre le besoin de sécurité et l’aspiration à un retour rapide à l’ordre constitutionnel.
Un virage souverainiste affirmé
Sous la direction de la junte, le Mali a adopté une posture résolument souverainiste, marquée par une rupture avec des partenaires historiques comme la France. Le retrait de l’opération Barkhane en 2022 et de la MINUSMA en 2023 a redéfini les alliances internationales du pays. Le Mali s’est rapproché de la Russie, avec une coopération accrue via le groupe Africa Corps, qui a remplacé Wagner en 2025. Cette réorientation géopolitique reflète une volonté de rompre avec l’influence occidentale, mais elle alimente aussi les tensions avec des organisations régionales comme la CEDEAO, dont le Mali s’est retiré en janvier 2024 aux côtés du Burkina Faso et du Niger pour former l’Alliance des États du Sahel.
Une consolidation du pouvoir militaire
La récente révision de la Charte de la Transition, adoptée à l’unanimité par le CNT en juillet 2025, renforce le pouvoir de la junte. En autorisant Goïta à se présenter à une future élection présidentielle, cette réforme marque un tournant dans la gouvernance du pays. Les autorités justifient cette mesure par la nécessité de pacifier le territoire, confronté à des attaques récurrentes de groupes djihadistes, notamment dans la région de Kayes, où le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans a mené des offensives meurtrières en 2025. Cependant, cette consolidation du pouvoir soulève des inquiétudes quant à la liberté d’expression, avec la suspension des activités des partis politiques et des restrictions imposées aux médias.
Les défis sécuritaires au cœur des préoccupations
L’insécurité reste un obstacle majeur à la stabilisation politique. Les attaques djihadistes, comme celles survenues à Kayes et à Bamako en 2025, continuent de fragiliser le pays. Malgré les efforts des Forces armées maliennes (FAMa), soutenues par des partenaires russes, les violences touchent aussi bien les civils que les militaires. Dans ce contexte, le gouvernement a imposé des mesures comme un couvre-feu à Ségou et des opérations militaires d’envergure entre Kidal et Anefis. Ces défis sécuritaires justifient, selon les autorités, la prolongation de la transition, mais ils alimentent également la frustration d’une population en attente de solutions concrètes.
Une société civile sous pression
La société civile malienne, bien que dynamique, fait face à des restrictions croissantes. En avril 2024, une coalition d’organisations politiques et civiles a exigé un retour à l’ordre constitutionnel, mais cette demande est restée sans réponse. La suspension des activités des partis politiques et la répression de certaines voix dissidentes, comme celle de l’ancien Premier ministre Moussa Mara, convoqué par la justice en juillet 2025, illustrent les tensions entre le pouvoir et les acteurs civils. Ces restrictions compliquent la participation citoyenne, essentielle pour légitimer les réformes en cours.
Des réformes économiques en parallèle
Parallèlement aux bouleversements politiques, le Mali entreprend des réformes économiques pour soutenir ses citoyens. La baisse des prix du carburant en octobre 2024, avec l’essence à 800 F et le gasoil à 750 F, a soulagé les ménages face à l’inflation. De plus, le projet Malidenko, financé à hauteur de 150 millions USD par la Banque Mondiale, vise à améliorer l’accès aux services essentiels dans les zones vulnérables. Ces initiatives, combinées à la nouvelle réglementation minière augmentant la part de l’État à 30 %, montrent une volonté de renforcer l’économie nationale, bien que la dette publique, à 55,9 % du PIB en 2025, reste un défi.
Un avenir incertain mais porteur d’espoir
L’actualité Mali reflète un pays à la croisée des chemins. Les réformes politiques et économiques, bien que prometteuses, doivent composer avec une insécurité persistante et une population en quête de stabilité. La vision souverainiste de la junte, incarnée par des projets comme la création de la Cour pénale du Sahel, pourrait redéfinir le rôle du Mali dans la région. Pour en savoir plus sur ces transformations, découvrez les Nouvelles politiques au Mali et leur impact sur l’avenir du pays.
Une participation citoyenne essentielle
Les Maliens sont appelés à jouer un rôle actif dans ce processus de transition. En s’informant et en participant aux débats, ils peuvent influencer la trajectoire du pays. Les initiatives comme les concertations nationales, bien que critiquées pour leur manque d’inclusivité, offrent une opportunité de dialogue. La réussite de la transition dépendra de la capacité du gouvernement à répondre aux attentes des citoyens tout en luttant contre l’insécurité.
Conclusion : un équilibre à trouver
La situation politique actuelle au Mali, marquée par une transition prolongée et une posture souverainiste, offre des opportunités mais aussi des défis. Les réformes en cours, qu’elles soient économiques ou institutionnelles, visent à bâtir un avenir plus stable, mais elles nécessitent une gouvernance inclusive pour réussir. Les citoyens maliens, au cœur de ces transformations, détiennent la clé d’un Mali souverain et prospère.
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